Rencontres Internationales de Musique Electroacoustique

RIME

Monaco, les 5, 6 et 7 Mai 2011

Concerts / Conférences / Master Class / Rencontres

Compositeurs

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Invités d'honneur 2011
Francis DHOMONT (France/Canada), Jean-Francois LAPORTE (Canada), Aki ONDA (Japon/USA), Christian ZANESI (France) 
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Compositeurs invités :
João Pedro OLIVEIRA (Portugal), Giorgio NOTTOLI (Italie), Christian ELOY (Bordeaux), Pascal GOBIN (Marseille), Michel PASCAL (Nice).
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Francis Dhomont  























Ardent exégète de la modalité acousmatique, son œuvre est, depuis 1963, exclusivement constitué de pièces sur support qui témoignent d’un intérêt constant pour une écriture morphologique.
Docteur Honoris causa de l'Université de Montréal, Canada. Prix SACEM 2007 de la meilleure création contemporaine électroacoustique. Bourse de carrière du Conseil des arts et des lettres du Québec (2000). 1997 : Prix Lynch-Staunton du Conseil des arts du Canada, et invité du DAAD à Berlin. 1er Prix (1981) et Prix “Magisterium” (1988) au Concours international de musique électroacoustique de Bourges (France), Prix Ars Electronica 1992 (Autriche), il a reçu pour ses œuvres de nombreuses distinctions.
De 1978 a 2004, il a partagé ses activités entre la France et le Québec où il a enseigné à l’Université de Montréal de 1980 à 1996. Il vit aujourd'hui en Avignon, France, et se consacre à la composition et à la réflexion théorique. 

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Jean François Laporte (Canada)























Compositeur plutôt intuitif, Jean-François Laporte apprend la musique à travers l'expérimentation concrète de la matière sonore. Construisant sa démarche de composition sur l'écoute active de la réalité de chaque son, il vise à développer une compréhension des structures internes qui les animent. La musique de Jean-François est donc le résultat d'un travail de complicité avec le matériau brut, ses gestes créateurs proposant des constructions puisées à même les sonorités abordées. Ces dernières proviennent tant de l'environnement quotidien que des instruments de musique traditionnels ou inventés, sans aucune forme de hiérarchie. Cette diversité des sources sonores a conduit le compositeur à utiliser de multiples langages musicaux, tant instrumental et expérimental qu'électroacoustique, explorant parfois les sentiers de l'aléatoire et de l'improvisation.

Depuis ses débuts en musique en 1993, Jean-François Laporte a écrit une cinquantaine d'oeuvres qui ont été jouées tant à Montréal qu'ailleurs au Canada, en Europe, au Japon et aux États-Unis. Plusieurs d'entre elles ont été l'objet de commandes de la part d'ensembles et d'organismes de Montréal et de l'étranger, en plus d'être récipiendaires de nombreuses bourses ou prix (dont plusieurs du Conseil des Arts du Canada et du Conseil des Arts et des Lettres du Québec). Le 25 novembre 2002, le compositeur a remporté plusieurs honneurs lors de la remise des Prix Opus (Gala visant à souligner l'excellence, le dynamisme et la diversité du milieu de la musique de concert au Québec). Lors de cette soirée, Laporte s'est vu attribué le prix de la "Découverte de l'année" et celui du "Compositeur de l'année". De plus, son oeuvre Tribal, pour orchestre d'instruments inventés s'est vu proclamer "Création de l'année". L'an dernier, sa pièce Prana a reçu le premier prix dans la catégorie musique mixte lors du 23e concours international de musique électroacoustique Luigi Russolo. De plus, en 2003-2004, le compositeur est en résidence à la radio de Radio-Canada.
Parallèlement à ses activités de compositeur, Jean-François s'adonne depuis 3 ans au développement et à la fabrication de nouveaux instruments de musique. C'est ainsi que Tu-Yo, Bol, Canette Sifflante et Orgue de sirènes se sont trouvés au centre de plusieurs de ses oeuvres récentes comme Tshiluetum et Lumières sur la musique (commandes du Musée Pointe-à-Callière), L'Éveil d'un Titan (commande de Radio-Canada pour le projet Silophone de The User), ou encore Tribal (avril 2002), la plus monumentale, mettant en scène une quarantaine de musiciens pendant 50 minutes. L'ensemble Totem Contemporain, fondé et dirigé par le compositeur il y a neuf ans, assure la création de ces oeuvres pour instruments inventés - en plus de quelques oeuvres pour instruments traditionnels.
Tout récemment, le compositeur a donné à ses instruments une nouvelle autonomie tout en accroissant leurs possibilités de jeu en les dotant d'un contrôle à la fois robotisé et informatisé (Khôra, installation / performance présentée en septembre 2002 à Montréal produit par la Fonderie Darling). De plus en plus, ces inventions attirent l'intérêt de gens de part et d'autre du milieu artistique : par exemple, Michel Cusson a fait appel à leurs sonorités originales pour construire la musique du film Le Collectionneur du réalisateur Jean Beaudin.
Entre diverses oeuvres pour instruments inventés, Jean-François Laporte a également pu faire entendre depuis 2000 bon nombre d'oeuvres pour instruments traditionnels : À l'Ombre d'un murmure créée par l'Ensemble Contemporain de Montréal lors de la tournée pan-canadienne Génération 2000, Le Chant de l'inaudible commandée par le quatuor de saxophone Quasar pour la saison artistique de la SMCQ, Ékhéô commandée par le Trio Fibonnacci, Prana, oeuvre mixte interprétée par le Nouvel Ensemble Moderne et Le chant des baleines pour le guitariste Tim Brady.
Les trois dernières années ont été marquées par une véritable ouverture internationale : en 2001, il entamait une collaboration avec la chorégraphe japonaise Heidi S. Durning (Intuitive Sound Danse, Spiral Wind et Kimono séries) et voyait naître deux projets commandés par l'Abbaye de Royaumont en France - une oeuvre électroacoustique de 40 minutes pour une chorégraphie de Susan Buirge (L'oeil de la forêt, janvier 2002), ainsi qu'une oeuvre de 35 minutes pour l'orgue roman de l'Abbaye (Procession, septembre 2002). Depuis 2002, son installation sonore Khôra a été présentée une dizaine de fois dans plusieurs pays différents (Canada, Etats-Unis, France, Italie).
Le compositeur vient de terminer le cursus de composition et d'informatique musicale d'une année à l'Ircam (Paris). Il travaille présentement à la composition d'un deuxième quatuor à cordes pour le quatuor Bozzini ainsi qu'une oeuvre de 45 minutes (pour piano solo et installation de cordes vibrantes) pour une nouvelle chorégraphie de Danièle Desnoyers (le carré des lombes) et une oeuvre de 75 minutes réunissant les ensembles Quasar et Totem Contemporain présentée en mars 2005 dans le cadre du festival Montréal Nouvelles Musiques coproduit par la SMCQ.
© Ircam-Centre Pompidou, 2004

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Aki Onda (Japon/USA) 


















Aki Onda est un musicien électronique, compositeur, photographe et artiste multimédia autodidacte. Il réside actuellement à Brooklyn (New York).
 
Né le 27 août 1967 à Nara, au Japon, il a été élevé dans un milieu excentrique qui a stimulé sa sensibilité artistique. Sa mère était peintre et son père professeur d’université et ancien champion olympique de hockey. Aki Onda n’a pas suivi d’études, mais a étudié la peinture, le tissage et la photographie dès son plus jeune âge. Il a commencé sa carrière comme photographe alors qu’il n’était âgé que de 16 ans. Ses premières commandes consistaient à prendre des photographies de musiciens à Osaka et Kyoto, pour des magazines. De cette façon, il rencontre de célèbres musiciens et décide de devenir musicien lui-même. Il a commencé à faire de la musique avec échantillonneur et ordinateur, et en 1990, à Osaka, il forme Audio Sports avec Eye Yamatsuka et Nobukazu Takemura. Après la sortie de ce premier album, il s’installe à Tokyo et travaille en tant que producteur et acquiert vite une très bonne réputation auprès des studios ce qui lui vaut de participer à près d’une centaine de projets au Japon alors qu’il n’a pas encore trente ans. En 1996-97, Aki Onda s’installe à Londres et enregistre les albums solo : Beautiful Contradiction et Un Petit Tour, qui témoignent à la fois de sa sensibilité poétique de son intérêt pour les arts visuels. Il publie dans la foulée deux autres albums: Precious Moment en 2001, et Don't Say Anything en 2002. Ces quatre albums qu'il appelle «drames radiophoniques" rendent compte de son quotidien sonore, et racontent des histoires avec ou sans texte.
 
Il est plus particulièrement connu pour son projet Cassette Memories une œuvre se déployant à partir de son "journal" sonore : une collection d’enregistrements quotidiens qu’il rassemble depuis deux décennies. Ses outils de prédilections sont la cassette et le Walkman lui servant à la fois sur le terrain lors des enregistrements et lors de la restitution en concert agrémenté de transformations électroniques. Il a publié le premier album de la série en 2003, sous le titre Ancient & Modern, suivi par le deuxième album, Bon Voyage!
 
Un autre de ses projets, Cinemage, prend en compte sa dimension de plasticien. Cinemage consiste en des projections de diapositives avec accompagnement de guitare qui porte la photographie vers une dimension cinématographique.
 
Il a été invité sur les quatre continents dans des salles ou festivals tels que The Kitchen, Sculpture Center, PS1, Tonic (New York), Time-Based Art Festival (Portland), Lampo (Chicago), Images Festival (Toronto), Send + Receive (Winnipeg), Transitio_mx (Mexico City), Tokyo Performing Arts Market, Off Site (Tokyo), LMC Festival, Cut & Splice, Atlantic Waves (London), Présences Électronique, Foundation Cartier (Paris), Argos, Bozar (Brussels), Vooruit, Gent Film Festival (Gent), International Film Festival Rotterdam (Rotterdam), STEIM (Amsterdam), Impakt Festival (Utrecht), Tesla (Berlin), Fylkingen (Stockholm) et de nombreux d'autres.
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Christian ZANÉSI 
















Ancien étudiant de Guy Maneveau et Marie-Françoise Lacaze (Université de Pau, 1974-1975) puis de Pierre Schaeffer et Guy Reibel (Conservatoire de Paris, 1976-1977).
Depuis son entrée au GRM de l’Ina en 1977, il a multiplié les expériences, les réalisations et les rencontres. Il est à l’origine de nombreux projets dans les domaines de la radio, des publications et des manifestations musicales, notamment : l ‘émission  Electromania sur France Musique, le festival PRESENCES électronique et les coffrets CD « Archives GRM », « Bernard Parmegiani, l’œuvre musicale », «  Luc Ferrari, l’œuvre électronique », « Pierre Schaeffer, l’œuvre musicale. Il est aujourd’hui le directeur adjoint du GRM de l’Ina.
Depuis les années 90 il compose dans son home studio et puise son inspiration dans la rencontre poétique avec des sons remarquables.

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Joan Pedro OLIVEIRA


















João Pedro Oliveira began his music studies at the Gregorian Institute of Lisbon where he studied organ performance. He completed a PhD in Music at the University of New York at Stony Brook. His music includes several orchestral compositions, a Requiem, 3 string quartets, chamber music, solo instrumental music and electroacoustic music. He has received numerous prizes and awards, including three Prizes at Bourges Electroacoustic Music Competition, the prestigious Magisterium Prize in the same competition, the Giga-Hertz Special Award, 1st Prize in Metamorphoses competition, 1st Prize in Yamaha-Visiones Sonoras Competition, 1st Prize in Musica Nova competition, etc.. He is Senior Professor at Aveiro University (Portugal) and Federal University of Minas Gerais (Brazil). 
Contact: jppo@ua.pt

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Girorgio NOTTOLI























Giorgio Nottoli (composer, born 1945 in Cesena, Italy) teaches Electronic Music at the Conservatory of Rome “S.Cecilia” and at the University of Rome “Tor Vergata”.
The major part of his works are realized by means of electro-acoustic media both for synthesis and processing of sound.  The objective is to make timbre the main musical parameter and a "construction unit" through the control of sound microstructure. In the works for instruments and live electronics, the aim of Giorgio Nottoli is to extend the sonority of the acoustic instruments by means of complex real time sound processing.
He has designed both analog and digital musical systems in conjunction with various universities and research centers.

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Christian ELOY























Né  à Amiens où il fait des études de flûte et d’écriture au CNR , puis au CNSM de Paris.
Musicien d’orchestre puis directeur d’un conservatoire de 700 élèves.
Rencontre avec l’ethnomusicologie, la musique électroacoustique, Ivo Malec, Guy Reibel, le Groupe de Recherches Musicales et l’Ircam.                                               
Professeur responsable du département de Composition Electroacoustique au CNR de Bordeaux. 
Co-animateur de l’atelier de Musique Electroacoustique Assistée par Ordinateur du Groupe de Recherches Musicales et de la Ville de Paris. Chargé de cours dans les universités Paris IV et Bordeaux III.
Directeur artistique du SCRIME - Studio de Création et de Recherche en Informatique et Musique Electroacoustique - Université Bordeaux 1.
Compositeur d’une cinquantaine d’oeuvres instrumentales, vocales et électroacoustiques.
Plusieurs distinctions dont le prix de la Communauté Européenne Poésie et Musique et le prix “François de Roubaix”.Partitions éditées chez Lemoine, Billaudot, Consortium musical Combre, Jobert, Fuzeau, Notissimo, Question de Tempéraments...Publications aux PUF (France), Johnston Ed.(Irlande), MIT press (US), Le mensuel littéraire et poétique (Belgique), Confluences (France).

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Pascal GOBIN
















J'ai un parcours musical (au niveau de ma formation comme dans le domaine de la création) à cheval sur les musiques savantes et populaires sans vraiment chercher à savoir où se situe la frontière entre les deux.
J’aime bien l’éclectisme et le travail de création collectif (musiques de scène, musique improvisée, chant choral , musiques de concert).
J'enseigne également la composition en musique électroacoustique au Conservatoire à Rayonnement Régional  de Marseille.
Depuis plusieurs années l'essentiel de mon travail musical s'élabore au sein de la Compagnie « L'Art de Vivre » établie à Marseille.

Les Délices de la Cuisine Ordinaire (4 extraits). durée14 '
Cette production sonore a été réalisée au cours d'une résidence de la compagnie « L'Art de Vivre » au centre culturel Théo Argence de Saint Priest. La matière sonore des petites présentées est notamment constituée de d'éléments fabriqués au cours d'ateliers avec des musiciens amateurs.
Chacune de ces pièces sonores s'est construite à partir d'une recette de cuisine (vue comme une forme d'art populaire) proposée et énoncée par  un des participants à ces ateliers.
Un document « livre-disque » regroupe quinze fiches-recette et les quinze réalisations sonores associées.

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Michel PASCAL






















Ce compositeur français né en 1958 a investi une grande variété de répertoires: musiques acousmatiques, instrumentales, vocales, live-electronic, théâtre musical, installations interactives, musiques d’applications pour l’audiovisuel. Si son style peut ainsi varier considérablement selon les productions, il reste cependant fidèlement attentif à un raffinement de l’écriture à l’interface entre note et son. Ainsi le présentait Jean Etienne MARIE, dont il fut le dernier assistant, en 1984 : « Passionné de recherche sonore dans cette frange où bruit et son sont indiscernables comme certains horizons marins pris au lever du jour ». Un axe fondamental de son travail concerne la mutation des instruments par leur liaison aux nouvelles technologies. Dans le domaine acousmatique, il en résulte des musiques essentiellement dépendantes du support, mais qui n’absorbent pas totalement les gestes et les sons instrumentaux, ce qui a conduit le compositeur à qualifier ce mode de composition d’acousmatique instrumentale. Il a régulièrement collaboré avec le monde du théâtre, du cinéma ou de la danse. Avec les claviers électroniques, il s’est attaché à développer un nouveau type d’expressivité que l’on pourrait qualifier d’à l'intérieur même du son, en travaillant dans des styles musicaux pluriels, avec des musiciens pratiquant aussi bien les musiques écrites que l’improvisation.

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Mario MARY























Docteur en Esthétique, Science et Technologie des Arts (Université Paris VIII) est  actuellement Professeur de Composition Électroacoustique à l'Académie de Musique Prince Rainier III de Monaco et co-fondateur et directeur artistique du Monaco/Electroacoustique – Rencontre Internationale des Musiques Electroacoustiques.
Entre 1996 et 2010, il a enseigné dans la filière de Composition Assistée par Ordinateur du Département de Musique de l'Université Paris VIII et dirigé le Cycle de concerts de musique par ordinateur
Il a commencé ses études musicales en Argentine, où il a obtenu son diplôme de Professeur de Composition à l'Université Nationale de La Plata. Par la suite, il continue sa formation à Paris au sein du GRM, du Conservatoire de Paris, de l’IRCAM et de l'Université Paris VIII. Il a travaillé comme compositeur en recherche à l’IRCAM : AudioSculpt Cross-Synthesis Handbook (manuel de synthèse croisée) et Des traitements en AudioSculpt contrôlés par Open Music (interfaces graphiques de contrôle). 
Il a remporté de nombreux Prix dans des concours de composition de musique instrumentale, électroacoustique et mixte, notamment : Premier Prix Bourges 2003 (France), Premier Prix Pierre Schaeffer 2003 (Italie), Prix du Public CIMESP 2003 (Brésil), Premier Prix Musica Nova 2002 (République Tchèque), Premier Prix TRIME 2001 (Argentine), Premier Prix PanAccordion 2000 (Finlande), Premier Prix Pierre Schaeffer 1998 (Italie), Premier Prix TRIME 1998 (Argentine), Premier Prix Fondo Nacional de las Artes 1997 (Argentine), Premier Prix Luigi Russolo 1994 (Italie).
Enseignant, chercheur et compositeur, Mario MARY a donné une cinquantaine de conférences et réalisé de compositions dans diverses institutions : GRM, IRCAM, IMEB, Conservatoire de Bordeaux (France), Université de Vienne (Autriche), Université de Cologne (Allemagne), Conservatoire Royal de Mons (Belgique), Université Autonome de Mexico, Musée Ex-Teresa Arte Actual (Mexique), DIEM, Académie Royale de Musique d’Aarhus (Danemark), Université de La Plata, LIPM, UCA, Université de Lanús (Argentine), Université d'Aveiro (Portugal), Conservatoire Santa Cecilia de Rome, Université d’Udine (Italie), CDMC-LIEM (Espagne), Université de Costa Rica, etc.
Ses préoccupations esthétiques sont orientées vers une musique qui cherche à générer les signes émergents des tendances esthétiques du nouveau siècle. Depuis les années 90, il développe la technique d’orchestration électroacoustique et le concept de polyphonie de l’espace. En 2006, le GRM lui a consacré un concert monographique dans la grande salle Olivier Messiaen de Radio France. Dernièrement, il incorpore à son travail musical des images de vidéo expérimentale réalisées par lui-même. Ses œuvres sont jouées dans d'importantes manifestations internationales de musique contemporaine.

Mario MARY 
mariomary@yahoo.com 
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Damien SORRENTINO

















Le monde tel qu’il n’est pas.

En exergue de son book d’artiste, Damien Sorrentino a choisi un texte de Jung. Dans ce dernier, le médecin suisse, irrémédiablement affranchi de l’ombre tutélaire de Freud et de la tentation scientiste d’ériger la psychanalyse en système  infaillible, résume en quelques phrases fulgurantes et visionnaires l’effondrement des mythes , la fin de l’être “magique” comme démiurge des légendes noires et dorées du monde et le règne sans partage d’une rationalité productiviste.
La dissipation des ombres par la lumière crue et blafarde des néons de laboratoires, l’épuisement des mystères, l’exaltation maniaque du discours rationnel à disséquer la matière des rêves et à dévorer la part fécondable de l’imaginaire, la mutation des symboles païens en équations chimiques, la mutilation du poétique...  L’enjeu n’est bien entendu pas pour Jung de s’en retourner prêcher auprès de Rousseau l’évangile manichéen du retour à ce fameux “état de nature” dont on sait bien, au fond, qu’il  n’est qu’un idéal fantasmé. C’est plutôt la voix de Cassandre, l’infructueuse prophétesse antique aux justes oracles dédaignés des guerriers et des rois, qui renaît sous la plume du placide et perplexe Jung, qui pressent que cette surcontamination de l’onirique par le scientifique ne laissera  indemne aucun langage ni aucun paysage  ... Et pourtant.  L’homme est ardent et versatile, candide et brutal,“à la fois dans la nature et hors d’elle” et l’oxymore n’est pas une figure de style mais l’état même des choses, un fragile équilibre entre  raison et intuition.
A l’autre bout du vingtième siècle que l’on sait, aux lueurs anxiogènes du nouveau millénaire, Damien Sorrentino s’est glissé dans les décombres toxiques d’un premier matin d’un monde filmé par Tarkovsky  pour y récolter les vestiges des utopies progressistes de l’ère nucléaire et les métamorphoser en matière première de ses obsessions.
Définitivement réfractaire à tous les formalismes exhaustifs et à toutes les dialectiques lapidaires,-quels que soient leurs champs d’applications, scientifiques ou esthétiques...,- l’artiste adopte la position d’épistémologue-topographe en équilibre au bord du précipice, et par principe, se méfie. Irrévocablement. Comme mû par un élan spontané de spinozisme aigu...On ne l’obligera pas à choisir entre le monde comme  système ou le monde comme histoire, et aucun messie ne sera confondu avec une lanterne. Bien conscient pourtant d’être à peu près aussi myope et sourd que n’importe laquelle des taupes d’entre nous, il a élaboré son propre accélérateur de particules, dans lequel il propulse les fragments d’images, de sons, de discours raflés au monde, et observe ces petits morceaux d’apparente entropie révéler leur néguentropie potentielle à la faveur des collisions qu’il provoque. Si le comportement des muons, particules élémentaires instables prisées des physiciens de la relativité, tend à faire ralentir les horloges et à démontrer l’élasticité du temps, les observations réalisées par Damien Sorrentino l’incite à croire en l’indéniable plasticité des dogmes et des vérités, mises en forme et en images selon les lois immémorielles qui lient entre eux le savoir et le pouvoir. En se livrant à un minutieux travail de captation, collection, archivage des bribes et des rumeurs qui constituent et saturent notre perception du réel-supposé-tel, ce n’est bien entendu pas à une fastidieuse, scolastique, et du reste parfaitement inutile, quête du vrai et à la tentative de sa restitution qu’il se livre, mais à une mise en jeu de ce réel même, une invitation à le retrousser, à le saisir en train de se fabriquer et de de se représenter, en quelque sorte à l’attraper en flagrant délit d’auto-contrefaçon. Posté au bord du volcan, résident perpétuel des frontières et des espaces de l’intranquillité, il observe le monde en exhibition, et désarticule les mécanismes réciproques qui convertissent en un incessant aller-retour le réel en fiction et les fictions en réalités. A la fois trafiquant de mythes, traqueur iconoclaste et volontiers irrévérencieux des fétiches et reliques plus ou moins cultes des  liturgies où s’épuisent nos sociétés contemporaines, l’artiste en alchimiste plastique au coeur même de la matrice des signes et de leur endémique propagation...Quelque chose du cartographieur-démineur qui désamorce pour mieux poser des bombes. Cette démarche, à la fois lucide et ambigüe exhale le parfum sulfureux des affinités électives particulières, et on ne saurait guère douter de la lointaine mais probable parenté qui l'unit avec la phalanstère des utopistes de tous horizons; de Nikola Tesla, intuitif génie saccagé de l’électricité jusqu’à Des Esseintes, l’érudit anti-héros à la flegmatique misanthropie idéalisée du dandy décadent Huysmans, sans oublier la foudroyante acuité du pirate Pasolini. Au fil de ses productions, dont les médiums varient et s’ajustent selon ses nécessités, le plasticien semble corroborer en toute désinvolture les thèses chères à Baudrillard sur la perte du signe dans un monde qui n'est même plus en crise, mais juste en proie à un irréversible processus catastrophique, à un gigantesque dérèglement de toutes les règles. Dans un monde où tout, vérité, travail, culture, information, sexe, langage, mémoire, événement historique, oeuvre d'art, autrui..., se voit frappé par le principe d'incertitude engendré par la dérive exponentielle du signe et la perte du sens, où le moindre concept se délaie jusqu'à l'absurde, noyé sous le prodigieux vertige des analogies, la facticité et les simulacres, à grand renfort de super, d'hyper, de cyber, de toute une artillerie sophistiquée de prothèses sémantiques. Un genre d’ “hyper-réalité” phagocytée par le fictif, où les événements semblent dépasser la vitesse du sens.

                                                                                                                                                      SRB. 2011

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Sacha VANONY

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